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Comme s’ils avaient voulu faire oublier la colère subie par les navigateurs trois mois plus tôt, les dieux de la Grande Verte se montraient particulièrement cléments depuis que les deux navires avaient quitté la Crète. Neserkhet avait tout lieu d’être satisfaite : malgré ses hurlements et ses pleurs, Seschi avait rendu Aria à son père. Les crises de jalousie de la demoiselle avaient fini par le lasser et il avait hâté leur départ. Ennuyé, Radhamante avait conservé son héritière, en se demandant à quel prince au caractère suffisamment souple il allait pouvoir la proposer. Il regrettait le départ de Seschi, qu’il admirait et auquel il s’était attaché.

Il avait accordé à la reine Pasiphaé l’asile qu’elle avait demandé. En raison des nouvelles alarmantes transmises par les voyageurs, elle n’avait pas osé retourner à Kytonia. On avait retrouvé le cadavre calciné et éventré du sinistre Galyel, et son bras droit, le cruel Morokh, avait voulu imposer sa domination. Mais d’autres seigneurs briguaient la succession, et de violents affrontements s’étaient déclenchés, provoquant une véritable guerre civile. Devant ce marasme, Pasiphaé avait préféré rester en sécurité à la cour de Radhamante. Pour les Kytoniens, elle resterait toujours la mère du Minotaure, la femme débauchée qui s’était accouplée avec un taureau. Jamais elle ne pourrait rétablir la vérité.

 

Depuis leur départ, Seschi passait beaucoup de temps avec Neserkhet. S’il ne manifestait toujours pas l’intention de la glisser dans sa couche, ce qu’elle n’osait espérer, il lui parlait de leur voyage avec son enthousiasme coutumier, et lui faisait part de ses réflexions sur les uns et les autres, sur les aventures qu’ils avaient traversées. Elle l’écoutait avec passion. Il y avait en lui un mélange de naïveté due à son jeune âge, et une sagesse innée basée sur un solide bon sens. En dépit de ses dix-huit ans, il possédait l’âme d’un chef, servie par un esprit juste et généreux, qu’il avait hérité de son père. Khersethi, qui l’avait formé à l’art de la guerre et du combat, lui avait enseigné une leçon qu’il gardait gravée dans sa mémoire :

— N’oublie jamais que l’homme a besoin d’être traité avec dignité. Un grand chef de guerre ne méprise pas ses soldats. Si tu veux qu’ils te respectent et t’accordent leur confiance, tu dois les respecter toi-même, et savoir les écouter.

Seschi n’avait eu aucun mal à retenir cet enseignement. Il possédait une qualité extrêmement rare chez un homme de son âge : il savait écouter les enseignements de ses aînés et en tenait compte. Son statut de prince de sang ne lui avait pas tourné la tête. Djoser lui-même avait inculqué l’humilité à ses enfants. Les hommes, disait-il, n’étaient rien en regard des dieux qui régnaient sur le monde, et se gonfler d’importance revenait à leur faire insulte. Avec lui, ils avaient appris à respecter jusqu’au plus modeste des habitants de Kemit car, si humble fût-il, son travail était utile à tous.

Ses guerriers ne s’y étaient pas trompés, qui lui avaient accordé une fidélité totale. Les plus anciens avaient suivi Djoser dans ses campagnes, et ils retrouvaient en son fils ses grandes qualités. Il rassurait par sa lucidité et son courage, et il séduisait par sa générosité et son amour immodéré de la vie. Doté de plus d’une curiosité insatiable, il se passionnait pour tout ce qu’il découvrait, et le pauvre Thefris avait fort à faire pour traduire les incessantes questions que le jeune homme posait à Lokos, le marin arménien qui avait proposé de les conduire jusqu’aux îles.

Voyager sur son navire était un enchantement pour la petite Neserkhet. Là où les marins inquiets redoutaient l’apparition de monstres effrayants, elle ne voyait que le ballet joyeux des dauphins qui bondissaient devant le navire, le vol gracieux des exocets qui planaient au-dessus des flots telles des flèches d’argent.

Neserkhet savait que, dès qu’il serait à terre, il attirerait à lui la première belle fille qui lui plairait, mais, tant qu’ils seraient à bord, aucune ne pourrait le lui prendre. Tayna ne constituait pas un danger. Elle n’avait pas voulu retourner à bord du Cœur de Cypris. Les Chypriotes continuaient à la rejeter, et elle avait préféré demeurer avec les Égyptiens. Seschi l’ignorait royalement. Cette indifférence déroutait Neserkhet, car Tayna possédait un corps superbe et dégageait une sensualité qu’elle lui enviait. Mais elle n’aurait certes pas songé à s’en plaindre.

Les deux vaisseaux naviguaient à peu de distance l’un de l’autre. Khirâ, bien sûr, voyageait sur le bateau chypriote. Tash’Kor avait clairement manifesté l’intention de suivre Seschi, escomptant, non sans raison, partager avec lui des aventures mouvementées. De plus, il désirait retourner à Mennof-Rê pour implorer la clémence de l’Horus, et lui demander la main de sa fille. Seschi l’avait assuré de son soutien.

 

Deux jours après avoir quitté Arméni, les navires parvinrent en vue d’une île montagneuse nommée Thera. À l’inverse de la Crète, on aurait pu la baptiser l’île Noire, en raison de la couleur sombre de ses côtes, qui présentaient une étrange teinte anthracite.

— Voici le port de Kallisté, expliqua Lokos. C’est la ville la plus importante de l’île.

Seschi observa les lieux. Le « port » n’était en réalité qu’une anse abritée bordée de quelques baraquements sommaires destinés à emmagasiner la marchandise. Un peu plus haut sur la grève, des femmes de pêcheurs faisaient sécher des poissons. Une luminosité bleutée inondait l’île, accentuant les contrastes des couleurs : vert de la végétation, noir des plages, nuances de gris et d’ocre des falaises orientales. Vers l’ouest se dressait une barre élevée et escarpée menant vers une montagne lointaine dont le sommet allait se perdre dans une brume épaisse. Les deux vaisseaux durent s’échouer à quelque distance de la rive. Aussitôt qu’ils eurent débuté leurs manœuvres d’accostage, les femmes s’enfuirent, suivies par leurs enfants affolés.

Seschi tenta de les interpeller pour faire valoir leurs intentions pacifiques, mais ce fut peine perdue. Lorsqu’il posa le pied sur la plage au sable noir, il n’y avait plus personne. Une odeur agressive lui fouetta les narines, provenant des claies de séchage. Des yeux, il chercha des habitations, mais, en dehors des magasins, il n’en repéra aucune.

— Où se trouve leur village ? s’étonna Khirâ, qui l’avait rejoint en compagnie des jumeaux.

Lokos expliqua :

— Il est situé plus haut, sur les pentes de la falaise, Princesse. Comme sur l’île Blanche, les indigènes se méfient des attaques des Peuples de la Mer. De temps à autre, des guerriers débarquent et pillent les villages. Ils capturent les femmes, les enfants, parfois aussi les hommes jeunes, pour en faire des esclaves. Sur ces îles, aucune agglomération n’est installée directement sur la côte.

— Je crois que je les comprends, grommela Tash’Kor.

— Nous ne venons pas en ennemis, rétorqua Seschi. Peux-tu faire savoir aux habitants que nous désirons simplement leur acheter du métal argenté ?

— Oui, Seigneur. Il suffit qu’une petite délégation se rende à leur village. Ils verront ainsi que tes intentions sont pacifiques.

 

Un peu plus tard, Seschi quittait le port en direction de Kallisté. Outre une douzaine de guerriers, il n’emmenait avec lui que Tash’Kor, Khirâ, et Neserkhet qui avait insisté pour venir. Lokos, seul à parler le langage des îles, les accompagnait.

La route menant au village était en réalité un sentier malaisé, à peine assez large pour le passage d’un âne. Épousant les caprices du relief, contournant des pitons rocheux, elle s’élevait en pente abrupte vers une plateforme chaotique sur laquelle était établie la petite cité.

Après quelques jours d’accalmie, l’aïtoumi s’était remis à souffler de plus belle. Il apportait, en plus des senteurs iodées de la mer, des parfums d’olives, de thym et d’herbes sauvages. Parfois aussi, il se chargeait d’une odeur âcre, épaisse, qui ne devait rien à la végétation, et qui prenait à la gorge.

— D’où vient cette puanteur ? s’écria Tash’Kor après une quinte de toux.

Lokos pâlit et répondit :

— Il ne faut pas parler ainsi, Seigneur. Tu risques d’incommoder la déesse Thera qui règne sur cette île.

— Qui est Thera ? demanda Seschi, intrigué.

— La Dame de Feu. Les habitants la vénèrent, car elle leur apporte l’abondance et la sécurité. Ils ne tolèrent pas qu’on l’offense.

Par deux fois, ils aperçurent des enfants gardant des troupeaux de chèvres qui erraient sur les flancs escarpés des collines. Ils remarquèrent également, au sommet de la falaise, quelques ânes conduits par des hommes aux vêtements sombres, qui les observèrent avec inquiétude.

Enfin, après une ascension pénible, Seschi et ses compagnons arrivèrent au village. Celui-ci était plus grand qu’on aurait pu l’imaginer depuis le port. Un groupe d’hommes en armes les attendait, commandé par un vieillard au regard vif. Derrière les défenseurs se tenait une foule partagée entre la curiosité et l’angoisse. Seschi s’inclina brièvement et s’adressa au patriarche. Le pêcheur traduisit laborieusement ses paroles.

— Je te salue, vieil homme. Mon nom est Nefer-Sechem-Ptah, fils du roi de Kemit. Que la crainte quitte ton esprit. Je ne suis pas venu en ennemi, mais en négociant. Le métal blanc dont ton peuple fabrique des objets et des bijoux m’intéresse, car il a pour les miens une grande signification religieuse. Je suis prêt à t’en offrir un bon prix.

Le patriarche attendit que le marin eût traduit ses paroles. Enfin, il hocha la tête et répondit d’une voix méfiante :

— Si tes intentions sont vraiment pacifiques, alors, soit le bienvenu, prince de Kemit. Mon nom est Balazahr. Je suis le chef du conseil des sages de Kallisté. Ici, il n’existe pas de roi. J’aurais aimé te donner satisfaction, mais je ne pourrai te fournir une grande quantité de ce métal que tu convoites. Nous n’en possédons pas beaucoup. Nous-mêmes l’acquérons auprès de navigateurs en provenance d’un grand pays situé vers le soleil levant, Malheureusement, nous ignorons comment nous y rendre.

Seschi soupira. Il ne serait pas si facile qu’il l’avait imaginé de rapporter le métal précieux à son père. Mais il n’était pas dans son caractère de se décourager. Il ne faisait aucun doute que les dieux lui viendraient en aide.

Une jeune fille s’avança alors. Le visage de Seschi s’éclaira. Il avait rarement vu une telle beauté. Elle était vêtue d’une tunique courte tissée dans un fil de lin grossier, qui dévoilait de longues jambes de gazelle. Une épaisse crinière couleur de vieil or flottait librement sur ses épaules nues, et venait voiler deux seins au galbe parfait. Ses yeux luisaient d’un bleu azuréen, comme deux joyaux. Le jeune prince fut instantanément séduit. Neserkhet poussa un soupir de résignation.

La fille glissa quelques mots à l’oreille du vieil homme, dont le visage refléta la surprise. Puis il s’adressa de nouveau à Seschi.

— Bien entendu, si tu souhaites demeurer quelques jours sur Thera, les Kallistéens auront plaisir à t’accueillir.

Seschi contint son étonnement. Suite à l’intervention de l’inconnue, toute méfiance avait disparu de la voix du vieil homme.

— Sois remercié de ton hospitalité, Balazahr, répondit-il. Je souhaiterais en effet renouveler nos provisions d’eau douce et t’acheter des vivres.

Il aurait aimé connaître la raison de cette aménité subite, mais la jeune fille s’était discrètement éclipsée.

— Voilà ce qui s’appelle un revirement soudain, dit Tash’Kor. Sans l’intervention de cette fille, ils auraient peut-être refusé de nous fournir. Je me demande ce qu’elle a pu lui raconter.

— J’ai bien l’intention de le lui demander, répondit Seschi avec un sourire entendu.

 

L’explication ne tarda pas. Après avoir donné ses ordres à Khersethi, Seschi flâna dans la petite cité, espérant apercevoir l’inconnue. Celle-ci vint d’elle-même au-devant de lui et lui parla dans un égyptien plus que correct.

— Je suis heureuse de te recevoir à Kallisté, prince Nefer-Sechem-Ptah. Mon nom est Chleïonée.

Stupéfait, Seschi marqua un temps d’hésitation.

— Je suppose que je dois te remercier, Chleïonée. Balazahr a changé d’attitude envers moi aussitôt après que tu lui as parlé. Puis-je te demander ce que tu lui as dit ?

— J’ai confirmé à Balazahr que tu étais bien le fils de l’Horus Neteri-Khet et que tu ne venais pas en ennemi.

— Comment pouvais-tu en être si certaine ? Et comment se fait-il que tu parles si bien ma langue ?

Elle éclata d’un rire clair et passa familièrement son bras sous le sien.

— J’ai vécu à Mennof-Rê lorsque j’étais enfant. Un navire pirate m’avait enlevée avec mes deux sœurs. Nous fumes vendues à un riche négociant. J’étais très jeune encore. Mon maître, Nebekhet, était un homme bon. Il nous avait achetées pour tenir compagnie à sa fille, Ankheri. Elle était très douce. C’est elle qui m’a enseigné l’égyptien. Nebekhet et sa fille jouissaient de la faveur du roi, et m’emmenaient parfois à la Grande Demeure. C’est là que je t’ai vu. Tu étais encore un jeune garçon à l’époque, mais je me souviens parfaitement de toi et de ta sœur, la princesse Khirâ. Tu peux imaginer ma surprise lorsque je t’ai aperçu ici, à Thera.

— Comment as-tu pu revenir ?

— Je n’étais pas malheureuse dans cette famille. Mais mon île me manquait beaucoup. Plus tard, parce que de terribles fléaux pesaient sur le Double-Royaume, le seigneur Nebekhet nous a rendu notre liberté. Mes sœurs ont choisi de rester à son service. Moi, j’ai préféré repartir. C’était il y a cinq ans. J’avais seize ans. Je me suis embarquée à bord d’un vaisseau de commerce en partance pour le Levant. Il m’a amenée à Ashqelôn. De là, j’en ai pris un autre à destination de Byblos, et ainsi de suite. En suivant les côtes de Palestine, puis de Cilicie et d’Anatolie, j’ai mis plus d’une année pour revenir à Thera.

— Tu aurais pu te faire tuer cent fois !

— J’avais appris à me défendre, répondit-elle sur un ton de défi. Je sais manier le poignard mieux que personne. Mais dis-moi, as-tu des nouvelles du seigneur Nebekhet ?

Seschi ne répondit pas immédiatement.

— Je suis désolé. Comme tu l’as dit, de graves menaces pesaient sur Kemit à l’époque. Malheureusement, Nebekhet et sa nouvelle épouse ont été emportés par la Mort Noire, il y a quatre ans.

Les yeux d’azur se mirent à briller, puis des larmes coulèrent sur les joues de Chleïonée.

— Mais Ankheri vit toujours, ajouta-t-il aussitôt. Elle a épousé le seigneur Moshem, qui est l’un des grands amis de mon père. Ils ont trois enfants.

Ils restèrent un long moment silencieux. Puis Chleïonée déclara :

— Mes parents sont morts pendant mon absence. Je n’ai plus ici que des amis, et je n’ai pas pris de mari, malgré de nombreuses propositions. Comment accepter d’être l’épouse soumise d’un pêcheur ou d’un paysan lorsque l’on a connu le Double-Royaume, et lorsque l’on a voyagé aussi loin, dans des conditions aussi difficiles ? Les hommes d’ici sont braves, mais ils m’ennuient. Mes deux sœurs constituent désormais ma seule famille.

Une saute du vent tiède souleva les cheveux de la jeune femme. L’éclat de ses yeux, la douceur de sa peau, qu’il devinait sous l’étoffe grossière, émurent Seschi. Elle poursuivit :

— Les merveilles de Mennof-Rê me manquent. À présent que je suis revenue, il m’arrive de le regretter. Tu vas penser que je suis un peu écervelée, ajouta-t-elle avec un petit rire.

— Pas du tout !

Prise par l’émotion, elle glissa sa main dans celle de Seschi.

— Il n’est pas toujours facile de connaître les secrets de son cœur, Seigneur. Au fond, je crois que, malgré les dangers que j’ai courus, j’ai aimé ce voyage extraordinaire. Cette année passée le long des côtes, où j’ai dû employer mille ruses pour échapper aux hommes qui voulaient abuser de moi, fut riche d’enseignements et de souvenirs. Mais avec qui puis-je les partager aujourd’hui ? Les habitants de Thera ne l’ont jamais quittée. Je suis pour eux comme une étrangère. C’est pourquoi je suis très heureuse de te rencontrer, prince Nefer-Sechem-Ptah.

— Si tu le souhaites, tu peux repartir avec moi. Il y a de la place pour toi sur mon navire.

Elle eut un sourire triste.

— Je n’ai pas de quoi te payer mon voyage, Seigneur. Et je désire plus que tout rester libre.

Seschi accusa le coup. Il avait cru un moment que cette fille tentait de le séduire pour s’introduire à bord de l’Esprit de Ptah. Mais elle n’agissait pas par calcul. Il comprit alors la personnalité fière et farouche qui se dissimulait sous cette enveloppe magnifique. Chleïonée avait été esclave, et, même si sa captivité avait été douce auprès d’un brave homme comme Nebekhet, elle connaissait le goût de la liberté. Le fait qu’elle ait réussi à accomplir son voyage de retour prouvait qu’elle était pleine de ressources, de courage et de détermination. Il sut alors qu’il commençait à s’attacher à elle. Il répondit :

— Tu resteras libre, car tu as le moyen de me payer ton passage.

— Lequel ? demanda-t-elle avec méfiance.

— Tu connais le pays où se trouvent les mines de ce métal plus précieux que l’or que nous appelons hedj.

— Le métal sacré des dieux ! C’est vrai, j’ai navigué le long de ses côtes. C’est un pays dangereux et imprévisible.

— Alors, accepte de m’y conduire, et je t’emmènerai à Mennof-Rê, où tu retrouveras tes sœurs.

Elle ne répondit pas immédiatement.

— Oui, j’accepte, dit-elle enfin. Jamais plus une telle occasion ne se représentera. Je te remercie, Seigneur.

L’instant d’après, son visage s’illumina.

— Mais auparavant, ajouta-t-elle, peut-être t’intéresserait-il de rencontrer les artisans qui fabriquent les bijoux de Thera.

— Bien sûr !

— Ils ne sont pas ici. Il faut nous rendre à Emria, un village situé à une journée de marche vers l’est. Et là, je te montrerai quelque chose que tu n’as jamais vu.

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